Nucléaire: CD&V et N-VA critiquent la méthode Marghem | Economie – lesoir.be

Alors qu’ils avaient été particulièrement silencieux jusqu’ici, pour ne pas dire muets, voici que les partenaires flamands de la ministre de l’Energie Marie-Christine Marghem (MR) sortent du bois sur la fameuse loi prolongeant de dix ans la durée de vie des réacteurs nucléaires de Doel 1 et 2.

Le moment choisi n’est pas anodin : le texte sera discuté, voire voté, cette après-midi en séance plénière à la Chambre. Mais, alors que la tendance était plutôt à l’apaisement ces derniers jours, CD&V et N-VA remettent un peu de piment dans le dossier (qui était déjà bien épicé depuis les déclarations du patron de l’Agence de contrôle nucléaire, Jan Bens, assimilant cette loi à une « acrobatie juridique un peu bizarre »).

Manque d’élégance selon la N-VA

Tout commence par une interview de Bert Wollants, le Monsieur Energie de la N-VA, à nos confrères du Standaard. Dans l’édition du jour, Wollants tacle d’abord le gouvernement Di Rupo, lui reprochant de ne pas avoir « cherché de solution » pour les trois plus vieux réacteurs nucléaires de Doel 1, 2 et Tihange 1 (le gouvernement Di Rupo avait décidé de prolonger Tihange et de fermer les deux Doel). Mais c’est évidemment sur les questions d’ordre juridique que Wollants est largement sollicité. Les avis juridiques se sont multipliés sur le projet de loi porté par la ministre Marghem, certains étant d’ailleurs très critiques (en particulier le double avis rendu par le Conseil d’Etat).

Qu’en dit Bert Wollants ? Il « se rend compte » que la voie choisie est « très risquée » juridiquement, ajoutant qu’il n’y a « pas de garantie absolue que Doel 1 soit relancé pour l’hiver prochain », mais que la solution proposée actuellement est la « meilleure possible » pour garantir la sécurité d’approvisionnement à court terme.

Puis c’est au tour de la ministre d’en prendre un peu pour son grade. Son projet de loi est jugé « défendable » par le député N-VA, qui concède que la façon dont les travaux parlementaires se sont déroulés n’était pas optimale. « Les choses se sont passées comme elles se sont passées », commente un Wollants qui refuse d’épiloguer. Mais « ce projet de loi aurait pu suivre un parcours plus élégant ». C’est dit.

Improvisation pour le CD&V

Mais c’est de la part du CD&V que la critique est la plus rude. Via communiqué, le CD&V parle carrément « d’improvisation » dans la manière dont la ministre Marghem a géré le dossier. « La ministre aurait pu s’épargner beaucoup de peines si elle avait été plus ouverte dans sa communication. Comme je l’ai déjà dit pendant les débats : ceci ne doit plus se reproduire », écrit Leen Dierick, la Madame Energie du parti.

Et Dierick va plus loin. Elle rappelle que la prolongation de Doel 1 et 2 figure dans l’accord de gouvernement pour éviter la pénurie d’électricité l’hiver prochain. Mais elle insiste sur l’importance du volet sécurité. « Si la sécurité ne peut pas être garantie, des alternatives doivent être disponibles. L’actuelle génération de centrales nucléaires est une histoire qui se termine ». Et la députée CD&V poursuit : « J’attends de la ministre une vision énergétique à long terme. C’est pourquoi le Pacte énergétique est crucial ». Un Pacte qui sera « le point de départ d’une nouvelle politique énergétique », souligne Dierick.

Une façon habile de souligner qu’on ne voit pas venir grand-chose à propos de ce fameux Pacte énergétique, sorte de consensus entre tous les acteurs du secteur pour définir la politique énergétique à l’horizon 2030, voire 2050 !

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